Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 19:19



Photo prise à Chambéry par Tochon, elle porte au dos une étiquette : Eugène Bajulaz; 6e colonial, c. Fillinges.

L'indication du régiment est fausse: il porte sur le col des pattes qui ne sont pas celles des coloniaux (ancre rouge ou numéro du régiment).

Il s'agit en fait des pattes de collet de secrétaire d'état major et de recrutement, ce qui correspond à l'entrée sur sa fiche matricule : Passé à la 14e section de secrétaires d’Etat Major et de recrutement le 24 septembre 1903 (décision du général gouverneur militaire de Lyon en date du 24 septembre 1903)-  Secrétaire de recrutement de Chambéry, arrivé au corps et soldat de deuxième classe le dit jour, matricule n° 395 - Envoyé en congé le 23 septembre 1905 .

D'ailleurs en regardant le magistral "L'armée française dans la première guerre mondiale" de L. Mirouze et S. Dekerle [Verlag Militaria, Vienne 2007], page 502-503, le doute n'est plus permis, on observe bien que la grande tenue comporte les foudres brodées de fils blanc de l'état major et les épaulettes en fils blanc. On distingue même sur les boutons l'emblème des services de l'état major...

C'est donc une photographie d'Eugene, prise entre le 24 septembre 1903 et le 23 septembre 1905, à Chambéry

Ci dessous la description de la fiche matricule, à l'arrivée au coprs, le 158e régiment d'infanterie de Moutier, le 15 novembre 1902

SIGNALEMENT


  Cheveux : et                Sourcils : blonds

  Yeux : bleux                 Front : haut

  Nez : gros                    Bouche : moyenne

  Menton : rond               Visage : ovale

  Taille : 1m73

  Marque particulière

    Cicatrice à droite du front

  

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 23:48
Dans le pourquoi de ce site, il y a aussi les lettres de mon arrière grand-père à sa femme et l'émotion qu'elles suscitent à chaque lecture.
 
Voici donc seul texte que je connaisse de mon grand père sur son père. Ecrit quatre-vingt ans après les faits, par un homme très méthodique dans son approche, ce texte est très émouvant mais surtout assez étonnant en ce que peu des éléments clés ont été vraiment approfondis. La plaie était probablement toujours vive et, certes, l'objectif n'était pas un livre sur la Grande Guerre.
Quoiqu'il en soit, en créant ce site, j'ai voulu mieux comprendre la situation de mon arrière grand père lorsqu'il écrivait ces lettres et ce qu'il a caché aux siens pour ne pas les inquiéter.
 
Comme on le verra : 
  • Eugène a fait partie d'un départ de réservistes du dépôt le 23 août, date de la dernière lettre de Lyon. On sent qu'Eugène sait qu'il va partir. Sa fiche matricule indique une arrivée aux armées le 24 août mais il semble que premier peloton de réservistes rejoint le régiment le 29 août vers 20h. C'est donc dans la tourmente du Col de la Chipotte qu'Eugène rejoint sont régiment;
  • pas de lettres jusqu'au 12 septembre, date du décrochage des allemands suite à la victoire de la Marne et donc du premier relâchement du 6e RIC
  • Lettre le 20 de Pexonne (et non Péronne), après la "poursuite" des allemands en retraite et juste avant l'embarquement vers les Hauts de Meuse
La retraite de mon grand-père a été en partie consacrée à écrire la monographie de Fillinges. C'est de ce document qu'est extrait le texte ci-dessous. La monographie a été publiée grâce aux efforts de ma mère et de mon frère, aux tomes 110 et 111 des Mémoires et documents de l'académie Salésienne (Annecy, 2005). Qu'ils soient tous vivement remerciés.
L'extrait qui concerne notre sujet est dans le tome 2 aux pages 100 à 105.
 

Souvenirs, Souvenirs...
Me permettra-t-on d’ouvrir une parenthèse personnelle en abordant ce sujet ? Certes j’avais seulement trois ans et quatre mois en ce funeste début d’août 1914 et sept ans et demi quand retentirent les cloches de l’Armistice. Mais certains souvenirs restent indélébiles. Par ailleurs une demi-douzaine de courts « billets » griffonnés par mon père mobilisé dans les premiers jours et quelques témoignages recueillis auprès de mon entourage donnent une idée de la situation d’une famille qui a perdu un être cher.
 
Une famille parmi d’autres
En cette fin de juillet 1914, mon père Eugène Bajulaz, né à Couvette en 1881 et y demeurant, occupe la maison que mon grand-père Julien y fit bâtir en 1882. Il avait appris le métier de menuisier qu’il exerça avec plaisir jusqu’en 1904. Mais cette année là, son frère aîné François, qui aidait ses parents à cultiver leurs champs, se maria et quitta la maison. Mon père dut le remplacer et devint cultivateur à plein temps.
Il perdit sa mère en janvier 1910 et son père en juin 1914. Entre temps il avait épousé en mars 1910 Angèle Berard, née en 1888 et originaire de Scientrier. Fin mars 1911, leur premier enfant vit le jour et fut prénommé Lucien…
En ce milieu d’été 1914, mes parents font donc valoir leur modeste propriété qui compte une vingtaine de journaux(1). Ils possèdent trois ou quatre vaches, une génisse et un cheval. Vers 1912, ils avaient fait construire une étable spacieuse qui leur avait coûté cinq mille francs. En fait d’économies, il ne leur restait plus qu’un billet de cent francs suisses(2). Dernière information d’ordre familial : ma mère attend un deuxième enfant qui doit naître au début novembre(3). Mais sa grossesse la fatigue beaucoup.
C’est l’époque où la moisson bat son plein. Les hommes fauchent les blés aux lourds épis, lient les gerbes, les transportent à la maison. Les femmes, la faucille à la main, font les javelles et les rassemblent en gerbes... On se hâte car le temps de la batteuse et des regains approche...
Mais quand, le premier août en fin d’après-midi, le tocsin retentit, la population comprend que la situation est grave, les cœurs se serrent… Les mobilisables pensent aux leurs qu’ils vont quitter, aux travaux interrompus, aux imprévus qui les attendent. Mais ils s’inclinent devant l’inévitable. D'ailleurs, au fond d’eux-mêmes, ils sont persuadés que la guerre ne peut durer longtemps.
 
La mobilisation et les débuts de la guerre
 
Le départ
Trop jeune pour comprendre ce qui se passait, je n’avais vu, la veille au soir, que des visages graves autour de moi. Le lendemain matin j’entends, de ma chambre située au-dessus de la cuisine, des bruits inhabituels. Un peu plus tard, je me lève sans bruit et me mets à la fenêtre. Tout à coup, je vois passer sur le chemin qui mène à Bonne un petit groupe d’hommes parmi lesquels je reconnais mon père. Ils n’ont pas revêtu leur tenue journalière de travail et portent un sac en bandoulière. Ils disparaissent bientôt derrière un rideau d’arbres...
Quand je descends de ma chambre pour déjeuner, je trouve ma mère en larmes et qui m’embrasse plus longuement que d’habitude...
 
Première lettre de mon père, datée du 7 août
 
«Bien chère Angèle,
Je m’empresse de t’écrire ces deux lignes pour te dire qu’on n’est pas encore habillés(4). Quand nous sommes arrivés le lundi à Lyon, nous nous sommes rendus au fort Saint-Irénée.,. Je pense qu’on y restera un certain temps... Louis Bajulaz, Jovard et Levet, de Bonne, et Montfort de Lossy, et moi-même, nous sommes à la même compagnie(5). Je pense que tu as reçu la carte que je t’ai envoyée mardi..
Je serais bien content d’avoir de tes nouvelles. Es-tu guérie ? Et comment t’en tires-tu toute seule? Dis-moi aussi ce qui se passe chez nous, si on a déjà pris le cheval(6), et comment vous vous arrangez les uns et les autres(7). En attendant de tes nouvelles, je t’embrasse bien fort ainsi que le petit Lucien »


Le fort St Irénée sur une carte postale envoyée en 1915
Les soldats portent tous le patelot d'infanterie de marine et le ceinturon caracteristique
Le port des epaulettes suggere une photo du tout debut XXe
(cliquer pour agrandir) (Farges ed. coll auteur)

Lettre du 15 août
 
« Comme tu ne m’envoies aucune nouvelle, je suis inquiet. Est-ce que par hasard tu n’aurais pas reçu ma dernière lettre? Ou serais-tu dans l’impossibilité de m’écrire ? J’ai grand peur que tu sois malade. Si tu ne peux pas écrire toi-même, fais donc faire ta lettre par quelqu’un d’autre afin que je sache au moins des nouvelles de la maison. Il est vrai que toutes les lettres arrivent avec beaucoup de retard, et même qui se perdent par rapport à la mobilisation qui est par bonheur à peu près terminée.
Ne sois pas trop inquiète pour moi, car je crois que nous resterons à Lyon. Je fais partie d’une compagnie de dépôt qui doit rester pour garder la ville, mais notre régiment actif est déjà parti en Alsace. Enfin prends patience et tâche de m’envoyer de tes nouvelles.
Ton Eugène qui pense à toi et au petit Lucien nuit et jour, et vous embrasse tous les deux... »
 
Lettre du 19 août
 
« Je m’empresse de te répondre pour te dire que j’ai reçu ta lettre lundi; elle est restée six jours en route. 
Tu ne m’as pas dit si tu avais fait rentrer l’avoine.
Quant au blé et au foin, tu peux en vendre. 
Est-ce que tu as reçu des nouvelles de chez vous?(8)
Tu m’as bien fait de la peine en me disant que tu souffrais toujours. Si cela dure trop longtemps, tu seras peut-être obligée d’aller chez vous. Qu’est-ce que tu feras toute seule dans l’état où tu es? Enfin réfléchis à ce que tu as de mieux a faire... »
 
Lettre du 23 août
 
« J’ai bien reçu tes deux lettres ainsi que ta carte. Cela me fait bien plaisir d’avoir de tes nouvelles : je les conserve pour me tenir compagnie en ce moment de malheur. En cas que nous changions de garnison, n’oublie pas de mettre sur l’adresse: « à suivre ». Prends courage. Ne te fais pas trop de chagrin et songe que nous nous reverrons, et que nous serons heureux d’avoir contribué à la défense de notre pays... » 
 
Lettre du 12 septembre(9)
 
« ... En attendant que je puisse faire mieux, je t’écris ces deux mots sur ce modeste bout de papier, car il n’est pas facile de s’en procurer d’autres. Sois tranquille quant à moi, et que ces deux lignes te trouvent en bonne santé. Ton mari qui pense nuit et jour à toi ainsi qu’à notre petit Lucien… »
 
Lettre du 20 septembre(10)
« Je m’empresse de t’envoyer ce bout de lettre pour te dire que je suis toujours en bonne santé. Tu me pardonneras si je ne t’ai pas écrit plus souvent. Je ne le pouvais pas, ne possédant pas de papier et impossible de s’en procurer.
Enfin mieux vaut tard que jamais, et cette fois, j’espère que tu me donneras de tes nouvelles au plus vite, car je brûle de les recevoir, vu qu’il y a un mois que je n’en ai pas reçu. Chère femme, fais comme moi, prends courage et espérons que bientôt nous aurons le plaisir de nous retrouver.
Je suis très inquiet de savoir comment tu te portes et comment tu t’en tires toute seule. Pas une minute ne se passe sans que je pense a toi ainsi qu’à notre cher petit Lucien,
Envoie-moi donc de tes nouvelles, s’il est possible. Cela me tranquillisera un peu jusqu’à mon retour, car il m’est si cruel d’être sans nouvelles de toi. Envoie-moi également des nouvelles du pays, pour savoir comment ça se passe, et ce que vous faites en ce moment. Comment François se porte-t-il au régiment?
Je ne sais pas que te dire de plus pour le moment, car il est défendu de dire exactement où on est. J’ai changé de compagnie, j’ai quitté la 24e compagnie pour la 7 .
Si tu peux m’envoyer un peu d’argent dans quelques jours, cela me ferait bien plaisir, quoique j’aie bien ménagé celui que j’avais emporté.
Alors, ma chère Angèle, je te dis adieu en attendant de te revoir... ».
 
L’obsession du mobilisé
Ces six lettres de mon père, simples et banales dans leur formulation, sont pourtant chargées d’émotion, Il ne manque ni d’amour pour les siens, ni d’amitié pour ses voisins, ni d’intérêt pour ce qui se passe à Couvette, à Fillinges, Scientrier... Il éprouve un besoin lancinant de rester en contact avec la vie, la vraie, celle qu’il a quittée depuis bientôt deux mois. Il est obsédé par la situation dramatique de son épouse fatiguée, accablée de soucis et seule, il pense travaux qui ne peuvent être effectués, au sort de « Bijou », son cheval qui a risqué la réquisition...
Au moment où il écrit sa lettre du 20 septembre, il n’a plus qu’une semaine à vivre... Quant à son épouse qui accouchera un mois et demi plus tard, elle s’installera fin novembre chez ses parents, à Scientrier, en emmenant ses deux enfants, le cheval et une vache. Mais elle reprendra sa place à Couvette vers la mi-mars 1915, poursuivant avec un courage exceptionnel son combat pour la vie.
 
La brève rencontre de deux « pays » dans une zone de combats
C’est un jour de la mi-septembre 1914, dans un secteur de la grande forêt Rambervillers(11). Un groupe de soldats cantonne dans les parages. Parmi eux, Edouard Déluermoz, un cultivateur d’une quarantaine d’années qui habite le lieu-dit La Tire, tout près de Couvette. Il suit distraitement le passage d’un détachement de l’infanterie coloniale. Tout à coup, un cri en jaillit : « Tiens, Edouard !... ». Un fantassin s’approche de lui : ses vêtements crottés et sa barbe hirsute le rendent méconnaissable... Cependant l’hésitation ne dure que quelques secondes: « Pas possible, mais c’est Eugène !... » s’écrie Edouard. Les premiers et rapides propos échangés, mon père évoque les jours terribles que sa compagnie vient de vivre, les tirs meurtriers qu’elle a essuyés... Il montre à son ami son képi et son paquetage troués par des balles. Visiblement démoralisé, il le quitte sur ces mots: « On nous mène à l’abattoir... Nous ne reverrons pas notre Fillinges.. Adieu, Edouard !... »(12)
Mauvaise nouvelle
Les mois passent, - un an peut-être - et pas la moindre nouvelle de l’absent depuis la lettre du 20 septembre. Un jour, ma mère reçoit la visite de Levet, de Bonne, qui avait été affecté au même régiment que mon père, mais dans une autre compagnie. Ma mère lui fait part de son angoisse. Levet lui enlève tout espoir: « Ma pauvre fille, ne compte pas revoir Eugène... ». Et il rapporte ce qu’il a entendu dire. Mon père aurait été enterré vivant : « un obus avait creusé un grand trou, un autre l’avait comblé... »(13)
 
L’avis officiel du décès
Vers le milieu de l’année 1916, ma mère reçoit la visite de François Cheneval, maire de Fillinges, et de Louis Decroux, garde-champêtre. La scène se passe dans la cuisine, dont je revois la table faite par mon père et « l’arche », c’est-à-dire le grand coffre à blé avec son couvercle incliné, auquel mon grand-père tenait beaucoup...
Avec gravité, compassion, et quelque gêne aussi, les visiteurs remettent à ma mère l’avis officiel de disparition de mon père, - avis établi le 21 avril 1916 et ainsi conçu : 
« Le soldat Bajulaz Eugène a disparu le 28 septembre 1914 à Loupmont (Meuse).
Inscrit au tableau officiel à titre posthume:
Médaille militaire
Croix de guerre avec étoile de bronze
Brave soldat. Tombé glorieusement pour la France le 28 septembre 1914 à Loupmont (Meuse) »
 
Je revois le maire et le garde-champêtre restés debout, et surtout ma mère effondrée sur une chaise, le visage inondé de larmes, et tenant dans sa main droite l’avis officiel.
 

Notes
(1) Le "journal" était une mesure agraire couramment utilisée, qui valait dans notre région 29 ares 48 centiares.
(2) La valeur du franc suisse ayant baissé au début de la guerre de 1914, ma mère se hâta de troquer ce billet contre des francs français.
(3) De fait, ma soeur Clara est née le 3 novembre 1914
(4) Les mobilisés n’ont pas encore reçu leur tenue militaire,
(5) Mon père et ses camarades sont affectés au 6 régiment d’infanterie coloniale, 26e compagnie. Par la suite, mon père sera affecté à la 24e, puis à la 7e compagnie.
(6) Allusion à la réquisition des chevaux, Le nôtre nous sera laissé.
(7) Nos voisins se montrèrent très solidaires. Par ailleurs, ma mère embaucha quelques ouvriers pour les gros travaux.
(8) Eugène demande à Angèle des nouvelles de ses parents qui demeurent à Scientrier et de son frère Francois qui est mobilisé.
(9) La lettre du 12 septembre est écrite au crayon, sur un morceau de papier d’emballage de 15 cm de long et 14 cm de large, la correspondance d’un côté, et l’adresse de l’autre. Il rappelle son adresse postale « Dépôt de Lyon », mais il est certain qu’il a quitté la cité rhodanienne pour une zone de combats
(10) La lettre du 20 est également écrite au crayon, sur un mauvais papier déchiré, mais elle est envoyée sous enveloppe. La date est précédée du nom "Péronne", mais celui-ci est soigneusement barré. Est-ce à la fois pour respecter la consigne militaire et ne pas inquiéter son épouse? C'est probable.
(11) Rambervillers est un chef-lieu de canton du département des Vosges, situé au nord de la grande forêt qui porte son nom. 
(12) C'est Edouard Déluermoz qui, revenu sain et sauf de la guerre, nous rapportera ces détails
(13) Levet fit cette visite au cours d'une permission. Il fut tué quelque temps après avoir rejoint son unité.
Partager cet article
Repost0
9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 14:47

 

EN CONSTRUCTION

 

1. La mobilisation et le dépôt de Lyon (3-23 août 1914)

La première lettre indique qu'Eugène est arrivé le lundi à Lyon. Il s'agit donc du 3 août 1914.

Le fort Saint Irénée est le dépôt du 6e RIC. Il fait partie de la ceinture de forts érigée à Lyon à partir de 1831 dont il constitue le maillon principal du secteur ouest. La carrière militaire de cet ouvrage cessera en 1920 pour laisser la place à l'institut Franco-Chinois jusqu'en 1939. A partir de 1959 le site du fort sera reconverti en résidence universitaire, à laquelle viendra s'adjoindre en 1997 l'Ecole Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre . 

 

Le Fort Saint Irénée en 1914
Carte postée le 27 septembre 1914 à Lyon

 

 

2.  Le départ du dépôt et l'arrivée au corps (23-29 août 1914)
La fiche matricule conservée aux archives départementales de la Haute Savoie indique qu'Eugène a quitté le dépôt de Lyon le 23 août pour réjoindre les armées le 24. LE JMO du régiment montre que les premiers renforts rejoignent la troupe d'active le 29 août vers 20h:

 

A 20 heures, le 6e  régiment reçoit un renfort de 3 officiers, 8 sergents, 16 caporaux et 199 hommes.

Ce renfort est ainsi réparti :

Le capitaine Guyon-Vernier à la 2e Cie

Le Lieutt de R. de Fouchimbert à la 1e Cie

Le Lieutenant Ferébloc à la 6e Cie

Les hommes et les gradés sont répartis entre le 1e et le 2e bataillons

On imagine assez bien la difficulté de retrouver le régiment dans le chaos de la retraite autour de Baccarat. Il semble également logique de considérer qu'Eugène est à ce moment là affecté au 2e bataillon, 7e compagnie. On note qu'à cette date, la compagnie est commandée par un sous lieutenant, le Sous lieutenant Metée. (il ne survivra pas à la guerre, décédant le 8 juillet 1915 de ses blessures à l'hopital du Mont des Oiseaux)

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 1973 7 09 /12 /décembre /1973 15:42

JOURNAL DES MARCHES ET OPERATIONS

DU

6ème REGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE

PENDANT

LA CAMPAGNE ENTREPRISE DU 7 AOUT 1914 AU 31 DECEMBRE 1916

 

 

EFFECTIF AU JOUR DU DEPART
OFFICIERS

Etat Major

Colonel

Cortial

Lt Colonel

Bordeaux

Major

Malafosse Cap

Médecin Major

Dethève mm 1e cl

Officier de détails

Mangin lieut

Officier d'approvisionnement

Abéré _

Officier Service téléphonique

Polidori s/ lieut

Officier porte drapeau

Gédet s/ lieut

 

Mitrailleuses

1e section

s/ Lt Girardon

2e section

_ Colas des Francs

3e section

_ Jaudeau

 

 

1e Cie

Capitaine

Motte

 

Lieutenant

Kauffeisen

 

s/ Lieutenant

Renaudet

1er Bataillon

_ d°_ de R.

Foucart

Chef de Baton

2e Cie

Capitaine

Caumont

Dussault

Lieutenant

Berthier

Capitaine Adj Major

s/ Lieutenant

Charriot

Goetz

_ d°_ de R.

Herqué

Médecin

3e Cie

Capitaine

Souclier

Blandin

Lieutenant

Hugot

S/ Off de Cavie Adjt

s/ Lieutenant

de Bazelaire

Blauchet

_ d°_ de R.

Petion

 

4e Cie

Capitaine

Desplagnes

 

Lieutenant

Bon

 

s/ Lieutenant

Wild

 

_ d°_ de R.

Giraud

 

 

 

5e Cie

Capitaine

Boissonnas

 

Lieutenant

Pancrazi

 

s/ Lieutenant

de Bernardi Lt

2e Bataillon

_ d°_ de R.

Barrois

Chef de Baton

6e Cie

Capitaine

Reynes

Veron

Lieutenant

s/L Lecureux

Capitaine Adj Major

s/ Lieutenant

Leblond

Lebegue

_ d°_ de R.

Le Franc

Médecins

7e Cie

Capitaine

Richarmet

Astié - Barreau

Lieutenant

Le Bellour

S/ Off de Cavie Adjt

s/ Lieutenant

Métée

Langier

_ d°_ de R.

Martenot

 

8e Cie

Capitaine

Detchebarne

 

Lieutenant

Perriolat s/L

 

s/ Lieutenant

Barailler

 

_ d°_ de R.

Ollivier

 

 

9e Cie

Capitaine

Legras

 

Lieutenant

Bazin

 

s/ Lieutenant

Julia

3e Bataillon

_ d°_ de R.

Bordenave

Chef de Baton

10e Cie

Capitaine

Rousset

Huard Cpt

Lieutenant

Fize

Capitaine Adj Major

s/ Lieutenant

Fillette

Scheer

_ d°_ de R.

Demoulin

Médecins

11e Cie

Capitaine

Cros

Giudice

Lieutenant

Pompéani

S/ Off de Cavie Adjt

s/ Lieutenant

Pailloux

Paturle

_ d°_ de R.

Martin

 

12e Cie

Capitaine

Houri

 

Lieutenant

Petiot, Lousteau

 

s/ Lieutenant

Séry

 

_ d°_ de R.

 

 

EFFECTIF EN SOUS OFFICIERS ET HOMMES

De troupe        3332

NOMBE DE CHEVAUX

                        De Selle          159

                        De trait

                        Mulets                        45

 

Date de mise en route : sept août 1914

(à 11 heures pour le 1er Bon et l'E.M.)

Point de concentration : Epinal

8 août 1914

Date de l'arrivée au point de concentration

Huit aout 1914 (à 7 h. 10)

Le 6e régiment d'Infanterie Coloniale (E.N.E.) fait partie

            de la 1ère Armée

            du 14e Corps d'Armée

            de la Brigade Coloniale E.N.E.

Cantonnement du 6e régiment : E-M aux Archettes ; 1er Bataillon à Poucieux [Pouxeux], 2e Bataillon : 5e Cie à Arches, 6e, 7e, 8e Archettes, 3e Bataillon : non encore arrivé au point de concentration

Notification au corps de la prise de commandement en chef des armées de la République du Général Joffre, chef d'Etat Major Général

Notification au corps de la prise de commandement de la 1ère Armée du Général Dubail, (Quartier Général à Epinal jusqu'à nouvel ordre)

 

 

9 août 1914

Le 3e Bataillon du 6e régiment arrivé au point de concentration aujourd'hui à 7 heures, cantonnement à Pouxeux

 

 

10 août 1914

A 16h30 le régiment reçoit l'ordre de partir immédiatement dans la direction de Bruyères.

A 17h15, le 6e régiment quitte ses cantonnements et part.

 

 

11 août 1914

Arrivée aux cantonnements a 12 heures, le 1er Baton et l'E.M. à La Chapelle - le 2e Bon à Laveline, le 3e Bon à Aumontzey

 

 

12 août 1914

Repos dans les cantonnements du 11 août 1914. Notification au corps de l'ordre adressé aux troupes et au peuple belge par le roi Albert à l'occasion de la défense héroïque de Liège.

 

 

13 août 1914

La Brigade coloniale (6e régiment, 5e régiment et 1 groupe du 6e régt d'artillerie) passe au 13e Corps d'Armée suivant ordre de la 1ère Armée

Départ du régiment à 3 heures pour rejoindre le 13e Corps

Arrivée au cantonnement à 10h.30 - 1er, 2e Batons et Etat Major à Bru, 3e Bataillon à Rambervilliers

 

 

14 août 1914

Départ du régiment à 3 heures, Grande halte à Raon-l'Etape. A 17 heures, le régiment arrive à Pexonnes où les trois bataillons sont logés en cantonnement d'alerte.

 

 

15 août 1914

Départ du régiment dans la direction de Badonviller à 4 heures.

Le village de Badonviller est en ruines, brûlé par les troupes allemandes, des vieillards et des femmes ont été fusillés.

5 hussards dont un officier du régiment de Strasbourg sont trouvés dans le village et faits prisonniers

Le 6e régiment s'établit à 5h aux abords N de Badonviller, réserve d'armée. Départ à 12 heures par Petitmont pour une attaque éventuelle de Cirey, trouvé évacué

 

Le 2e et le 3e Bataillon A.P. campent sous les bois longeant la route de Cirey à Bertrambois à environ 2 kilomètres de Cirey ; le 1er Bataillon avec la Cie H.R. cantonnent à Cirey

 

 

16 août 1914

Le 16 à 5 heures, alerte aux A.P. par suite de méprise. Deux hommes tués, 5 blessés, 8 mulets tués par une patrouille d'un régiment d'infanterie voisin, le 5e Colonial.

Départ à 16h. pour Val et Chatillon (2 bataillons) et Saussenrupt (1er Bataillon). Cantonnements

 

 

17 août 1914

Départ à 6 heures. La Brigade coloniale, réserve d'Armée en position à 9 heures dans le thalweg de la Sarre, face à St Quirin. Cantonnement du régiment à la Frimbolle

 

 

18 août 1914

Départ de La Frimbolle à 9 heures. La Brigade Coloniale à laquelle est rattaché un groupe du 6e d'artillerie passe au 21e corps d'A. Cantonnement du régiment à Abreschwiller

 

 

19 août

Stationnement à Abreschwiller. Le 19 août au soir, le 1er bataillon du 6e est mis à la disposition du colonel commandant le 5e Colonial pour renforcer deux bataillons de ce dernier régiment qui sont accrochés le matin aux hauteurs boisées situées au N.-E. de Walscheid. Avançant sans guides, dans la nuit du 19 au 20 août pour remplir leur mission de soutien, les 3e et 4e Cies, assaillies à bout portant sous bois par un feu violent sont décimées.

Le 2e Bon à La Valette ; le 3e Bon à Munichoff [Munichshof] et St Léon

 

 

20 août 1914

Pendant que le 2e Bataillon est maintenu à La Valette à la disposition du général Ct le 21e Corps, la 1ère et la 2e compagnie du 1er bataillon ont pour mission de défendre concurremment avec un bataillon de chasseurs, les crêtes au sud du col de St Léon. Le 3e bataillon de son coté, qui avait été engagé dès le matin au Nord de Walscheid pour soutenir le mouvement de repli du 5e régiment, se trouve peu à peu ramené en arrière par des forces supérieures et s'établit à Munichof. Il y est bientôt rejoint par le 2e bataillon.

C'est alors que se produit, vers 16h, la ruée allemande vers le col de SLéon. Le village est bientôt aux mains de l'ennemi, qui gravit les crêtes au sud du col et prend en enfilade nos tranchées, une des premières balles blesse mortellement le colonel Cortial Ct le régiment

Tous les éléments disponibles sont rapidement ralliés et une furieuse contre attaque se lance contre l'ennemi.

Magnifiquement entrainés par le Commandant Dussaulx auquel étaient venues spontanément se joindre 3 compagnies de chasseurs (du 17e), nos hommes reprennent à la baïonnette, en un élan irrésistible, le col, le village et les glacis jusqu'au bas des pentes. Un bataillon du 158e arrive bientôt en renfort et le 20 au soir le régiment couche sur les positions. Deux officiers et 150 hommes du 131e régt d'infrie allemande restaient entre nos mains.

Mais les pertes avaient été rudes : outre le colonel Cortial mortellement blessé, trois officiers tués et six officiers blessés dont le capitaine Huard commandant le 3e bataillon, cinq officiers disparus, près de 500 hommes de troupe tués, blessés ou disparus.

S'étaient particulièrement distingués par leur bravoure et leur énergie, en première ligne, le Comt Dussault, le capitaine Hart puis le capitaine Detchebarne, gardant son commandement quoique blessé, le capitaine Boissonnas blessé et tant d'autres qu'il serait trop long de signaler. Une mention spéciale est cependant due aux tués, les capitaines Legras, Souclier et Desplagnes, touchés au premier rang à la tête de leur compagnie.

 

 

21 août

L'ordre de repli arrivé le 20 au soir s'exécute le 21 au matin par échelons, les fractions laissées en arrière (prises dans le 2e Baton) ayant à subir de rudes assauts.

Le 21 au soir, le régiment entier occupe de fortes tranchées étagées qu'il a construit au sud et à l'ouest de St Quirin. Après avoir couvert la retraite des divisions et fractions d'artillerie, restées en arrières il arrive le 22 au soir par une pénible marche de nuit à Badonviller.

 

 

22 août

Organisation défensive des hauteurs N.O. de Bréménil et bivouac aux positions

 

 

23 août

Repli sur Montigny, Merviller, Gélacourt. Alors que le régiment marchait sur Baccarat où était fixé le cantonnement et où il comptait se réorganiser, l'ordre était donné, à 10 heures, à 2 compagnies du 1er bataillon de s'arrêter à Montigny, face au nord, en soutien provisoire d'artillerie pendant que 2 autres compagnies avec le chef de Bon s'établissaient aux avant postes à Gélacourt. Peu après le 2ème bataillon était arrêté à Merviller et devait rebrousser chemin vers le nord pour dégager le 5e régiment colonial accroché à Montigny par des forces très supérieures. Le 3e bataillon de son coté restait en arrière dans les bois au nord de Baccarat.

Des actions isolées assez confuses mais très vives s'engagent de tous cotés. Les compagnies laissées à Montigny, très durement éprouvées en cadres et en hommes se replies mais seulement après avoir permis à l'artillerie de se dégager. Pertes très importantes partout ; les hommes extenués de faim et de fatigue donnent tous ce qu'ils peuvent mais déjà privés d'une partie de leurs cadres et des meilleurs éléments de la troupe (la plupart des rengagés ayant été fauchés dès le début) ils ne constituent déjà plus qu'un instrument bien imparfait.

Vers 13 heures, il devenait évident que l'adversaire préparait sur notre gauche un vaste mouvement tournant et le Lt colonel obtenait l'autorisation de disposer du 3e bataillon pour occuper la position de Criviller où de fortes trachées étaient aussitôt entreprises.

Le 23 au soir, aucun résultat décisif ne s'était produit sur le front.

 

 

24 août

Mais le 24 au matin l'ennemi manifestement supérieur en force et en fraicheur reprenait son offensive : après avoir bousculé, grâce à son artillerie et malgré une héroïque défense des deux compagnies Dussaulx, les positions de Gélacourt, il accentuait son mouvement vers la Meurthe. Les tranchées de Criviller arrêtaient quelques temps sa marche et lui infligeaient des pertes très sensibles ; à 14 heures cependant, il fallait se résoudre au repli général, qui, sous la protection du 3e bataillon, s'effectuait en ordre malgré le feu incessant de l'artillerie adverse.

Il est difficile ici encore de désigner nommément tous ceux dont la conduite fut particulièrement digne d'éloge. Au premier plan cependant, il convient de mettre encore une fois le commandant Dussaulx, légèrement blessé, pour sa résistance à Gélacourt, le commandant Véron, qui le 23 avait conduit à Merviller une brillante contre-attaque au secours du 5e régiment, le capitaine Detchebarne grièvement blessé pour la 2e fois, le capitaine Reynes tué, etc, etc.

Le 24 au soir les pertes globales du corps étaient les suivantes :

 

 

Tués

Blessés

Disparus

Total

Officiers

4

13

6

23

Hommes de troupes

70

346

182

598

 

 

 

 

25 août

L'état de fatigue des troupes dépasse à ce moment tout ce qu'on pourrait en dire : la viande, les légumes secs restent pour compte à la distribution, personne n'ayant le courage de les faires cuire.

Cependant il faudra encore, sans trêve et sans répit faire face à la poussée qui s'affirme toujours aussi résolue.

Le 25 au matin, après avoir été rapproché de Baccarat où se tentait une contre-attaque de nuit, le régiment était dirigé sur Ste Barbe puis recevait l'ordre de se poster sur Bazien qu'il devait attaquer d'abord à l'Est (attaque encadrée) puis seul pendant que d'autres troupes se portaient sur Ste Barbe. Un certain flottement se manifestait bientôt sur les lignes françaises. Le 2e bataillon était presque aussitôt pris en écharpe à sa droite par une fusillade nourrie tandis que le 3e à la gauche du 2e devait résister à des forces d'infanterie soutenue d'une vive canonnade. Pressés de toutes parts, ces deux unités devaient après une résistance acharnée, se replier pendant que le 1er bataillon se sacrifiait pour couvrir la retraite.

Pertes nouvelles

Officiers 2 tués, 6 blessés ; total 8

Hommes de troupe : 16 tués, 171 blessés, 46 disparus ; total 233

Le régiment se trouvait le soir scindé en deux parties, l'une à Rambervilliers, l'autre à Brut et St Benoît.

 

 

26 août

Le rassemblement s'opère le 26 à St Benoît où des tranchées sont aussitôt entreprises sur les hauteurs bordant le village au nord.

Vers 16 heures des troupes d'Infrie en retraite, traverse le village venant de l'Est et du N.E. Le régiment reçoit l'ordre de s'emparer de la cote 423 (sur la route sommière au N.E. de St Benoît) et de s'y établir.

Au moment où sa tête s'engageait dans le chemin qui va à St Benoît au point indiqué, une vive fusillade éclate, elle part des maisons à l'est du village dont les allemands se sont emparés par surprise. Les 1er et 2e bataillons font face aussitôt, se lance résolument sur l'adversaire et le poursuivent l'épée dans les reins jusqu'à la cote 423 où ils s'établissent. Ils avaient été aidés par le 3e baton qui se portant directement dans des tranchées sur 423 avait pris l'ennemi à revers et sur son flanc droit. Les forces allemandes qui s'élevaient à une brigade (112e et 142e régiment d'infanterie) avaient terriblement souffert. Outre de nombreux tués, presque tous à la baïonnette, une cinquantaine de prisonniers restaient entre nos mains. De notre coté, nous avions 4 officiers tués, trois blessés et 136 hommes tués, blessés ou disparus.

 

 

27 août

Le 27 est, à St Benoît, un jour de demi-tranquillité pour tout le régiment qui y cantonne.

 

 

28 août

Jusqu'à 16 heures le régiment reste en station à St Benoît. A cette heure, le 1er baton  est envoyé à la Chipote en soutien de troupes d'infanterie mais se trouve bientôt isolé sur la position et ayant perdu son dernier capitaine grièvement blessé et un lieutenant tué, réduit à quatre officier, le 1er Bon doit se replier sur St Benoît. L'ennemi poursuivant, le 2e bataillon est détaché à sa rencontre pendant que le 2e bataillon organise la défense immédiate de St Benoît. A 18 heures, un bombardement violent d'artillerie lourde est dirigé sur St Benoît ; un chef de bataillon est grièvement blessé, un lieutenant tué, de très nombreux hommes sont atteints. La nuit arrête le bombardement et la fusillade. Le régiment cantonne en alerte à St Benoît.

 

 

   

Partager cet article
Repost0
9 décembre 1973 7 09 /12 /décembre /1973 15:41

29 août

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Etat Major

 

 

 

 

 

 

Mitrailleuses

Le régiment se porte à 7 heures sur la position de repli de Larifontaine, tandis que le 5e régiment a pour mission de reprendre le col de la Chipote.

A cette date, le régiment ne compte plus que 22 officiers combattants et 2300 hommes de troupe

Le reste est tué, blessé ou disparu.

 Nouveau tableau de la Composition du corps des Officiers

Colonel

Blessé gravement le 20 août et fait prisonnier

Lt Colonel

Bordeaux Ct  le régiment

Major

Malafosse

Médecin Major

Dethève

Officier de détail

Mangin

Officier d'approvisionnement

Abéré _

Officier Service téléphonique

 «  passé à la 3e Cie

Officier porte drapeau

Foucart

 

1e section

Tué le 25 août

2e section

Blessé le 28 août

3e section

Tué le 28 août

 

1er Bataillon

Chef de Baton

Dussaulx

Capit. Adj Major

Blessé évacué le 26 août

Médecin

Disparu le 20 août

-d°- auxil.

Disparu le 20 août

 

1e Cie

Capitaine

Blessé le 28 août évacué

La compagnie commandée par un sergent major

Lieutenant

Blessé le 26 août évacué

s/ Lieutenant

Blessé le 21 août évacué

_ d°_ de R.

Passé porte drapeau

 

2e Cie

Capitaine

Tué le 25 août

 

Lieutenant

Blessé le 25 août

s/ Lieutenant

malade évacué

_ d°_ de R.

Herqué Ct  la Cie

 

3e Cie

Capitaine

Tué le 20 août

 

Lieutenant

Blessé le 20 août évacué

s/ Lieutenant

Blessé le 24 août évacué

_ d°_

Polidori  (Sce téléph) Ct  la Cie

 

4e Cie

Capitaine

Tué le 20 août

 

Lieutenant

Tué le 26 août

s/ Lieutenant

Wild Ct  la Cie

_ d°_ de R

malade évacué le 26 août

 

2e  Bataillon

Chef de Baton

Blessé le 28 août évacué

Capit. Adj Major

Lebègue Ct  du baton

Médecin

Astié

-d°- auxil.

Capéran

 

5e Cie

Capitaine

Blessé évacué le 20 août

 

Lieutenant

Blessé évacué le 26 août

s/ Lieutenant

Blessé évacué le 24 août

_ d°_ de R.

malade évacué

 

6e Cie

Capitaine

Tué le 23 août

 

Lieutenant

Tué le 26 août

s/ Lieutenant

Leblond Ct  la Cie

_ d°_ de R.

Tué le 26 août

 

7e Cie

Capitaine

Blessé évacué le 20 août

 

Lieutenant

Blessé évacué le 25 août

s/ Lieutenant

Métée Ct  la Cie

_ d°_

Blessé évacué le 20 août

 

8e Cie

Capitaine

Blessé gravement le 20 août évacué

 

Lieutenant

Perriolat blessé gravement garde le Ct  la Cie

s/ Lieutenant

Barailler

_ d°_ de R

Blessé évacué le 25 août

 

3e  Bataillon

Chef de Baton

Blessé évacué le 20 août

Capit. Adj Major

Scheer Ct  du baton

Médecin major

Disparu le 20 août

-d°- auxil.

Médecin major

Bareau venant du 2e Bon

 

9e Cie

Capitaine

Tué le 20 août

 

Lieutenant

Bazin

s/ Lieutenant

Julia

_ d°_ de R.

malade évacué le 24 août

 

10e Cie

Capitaine

Blessé évacué le 24 août

 

Lieutenant

Blessé évacué le 25 août

s/ Lieutenant

Blessé évacué le 25 août

_ d°_ de R.

Tué le 26 août

s/ Lieutenant

Séry Ct  la Cie

 

11e Cie

Capitaine

Cros

 

Lieutenant

Pailloux

s/ Lieutenant

Martin

_ d°_

Disparu le 20 août

 

12e Cie

Capitaine

Tué le 24 août

 

Lieutenant

Loustau

s/ Lieutenant

Petiot

_ d°_ de R

Passé à la 10e Cie

A 20 heures, le 6e  régiment reçoit un renfort de 3 officiers, 8 sergents, 16 caporaux et 199 hommes.

Ce renfort est ainsi réparti :

Le capitaine Guyon-Vernier à la 2e Cie

Le Lieutt de R. de Fouchimbert à la 1e Cie

Le Lieutenant Ferébloc à la 6e Cie

Les hommes et les gradés sont répartis entre le 1e et le 2e bataillons

Cantonnement à Larifontaine.

 

 

30 août

Le régiment occupe toujours la position de repli de Larifontaine

A 22 heures le 3e bataillon se porte au col de la Chipote (reste en réserve)

 

 

31 août

A 13 heures, le 6e régiment (1er et 3e batons) est envoyé au col de la Chipote relever le 5e Colonial. Les 1er et 3e bataillons s'installent aussitôt dans les tranchées à 2 ou 300 mètres des lignes ennemies, le 2e bataillon restant en réserve sur la route en arrière. Le tir de l'artillerie allemande atteint quelques tranchées, quelques tués et blessés dont le Capitaine Cros (tué), le dernier subsistant des capitaines venus de Lyon avec le régiment.

A 16 heures, les tranchées ouvrent sur l'ennemi un feu violent dans le but de permettre un mouvement de tournant aux troupes d'infanterie de notre droite. L'ennemi ne prend aucune offensive.

 

 

1er septembre

Après une matinée relativement calme, il reste dans nos lignes une colonne d'infanterie française qui, malgré une action brillante au Nord du col, avait du se replier devant des forces supérieures. Par suite d'une idée dont les résultats fut peu heureux, le commandant d'un des régiments de cette colonne voulant surprendre son monde fit sonner la charge qui fut ébauchée contre les tranchées allemandes.

Les troupes trop fatiguées ne répondaient pas à l'appel et il s'en suivit une retraite générale assez désordonnée où se trouvaient réunies pêle-mêle toutes les troupes qui avaient pris part à l'affaire.

Le 2e bataillon de son coté, qui était en réserve, avait du faire face au Nord, très vivement pressé par une colonne ennemie ; très nombreux tués et blessés dont encore six officiers.

Le 1er au soir, restent seuls à la Chipote le Lt Colonel et deux compagnies appuyées à 500 mètres environ en arrière par deux bataillons du 159e. Le capitaine Guyon-Vernier, venu de Lyon la veille avec un détachement de renfort est tué ce jour même. C'est au régiment qui ne comporte que 12 compagnies, le 13e commandant de compagnie qui disparaît.

 

 

2 septembre

Les troupes ralliées le 2 au matin reprennent stoïquement leur emplacement. La journée est relativement calme jusque vers 18 heures. Les allemands épuisés probablement par leurs pertes de la veille ne montrent aucun mordant. Mais le soir une forte colonne débouche brutalement de la direction de Ste Barbe et après avoir bousculé un bataillon du 5e régiment colonial, avec lequel nous nous relions à notre gauche, elle essaie de couper nos lignes et d'avancer jusqu'à la route de St Benoît. Le Lt Colonel n'a là à ce moment sous la main qu'un détachement de 1100 réservistes arrivés le matin même de Lyon, à peine encadrés. Devant l'imminence du péril, ils sont lancés en avant et réussissent à refouler l'adversaire jusqu'à la route sommière qui va d'Hertemeuche au Col. Les pertes sont encore sensibles. Le capitaine Jacquier, arrivé avec les renforts, est blessé ; un lieutenant tué, nombreux hommes tués ou blessés.

 

 

3 septembre

La forte reconnaissance allemande de la veille semblait augurer pour la journée d'une attaque en règle. Cette prévision se réalisa et dès 7 heures l'ennemi prenait contact. A partir de 11 heures, l'attaque se faisait à coup d'hommes ; ceux-ci se présentaient par endroits, malgré des pertes sensibles, colonnes par quatre devant nos fusils. Le commandant Dussaulx tombait d'une balle au front, il était remplacé dans son commandement de Baton et des tranchées au N. de la route par le capitaine Malafosse, blessé lui-même un ¼ d'heure après.

Vers midi quelques tranchées étaient enfoncées, les autres se trouvaient battues à revers ou d'enfilade et devaient être peu à peu évacuées. Nul doute cependant que si l'on avait eu des cadres, la résistance aurait été plus longue. Quoiqu'il en soit à 14 heures, à part quelques éléments qui résistaient âprement sur place, le régiment occupait une première position de repli, organisé au sud de la route à hauteur de la bifurcation des routes ancienne et nouvelle et la fusillade était toujours intense.

Vers 16 heures, la liaison était perdue à droite, elle était extrêmement précaire à gauche où elle n'était guère indiquée que par le son de la fusillade.

Les hommes sans cadres n'étaient plus qu'un troupeau. Les éléments restés sur place devaient se retirer vers le Haut des Chênes où avait lieu un premier ralliement.

Dans les combats des 31 août, 1er, 2 et 3 septembre nous avions 47 tués, 252 blessés, 305 disparus dont beaucoup certainement tués ou blessés et abandonnés au cours de la retraite ; sur ce nombre cinq officiers tués, 9 officiers blessés.

Le régiment avait quitté Lyon avec 63 officiers combattants et en avait reçu en deux fois, huit, au total : 71. Le 3 sept. au soir, il lui restait 15 officiers combattants. Le reste soit 79% était tué ou blessé.

Pour la troupe, l'effectif au départ de Lyon était de 3390 ; deux renforts successifs aurait dû le porter à 4740. Il était le 3 au soir de 1905 soit 60% de pertes.

Une troupe pareillement éprouvée semble mériter quelque indulgence, même pour le cas qui s'est malheureusement produit où elle n'aurait pas toujours pu mener à bien les missions qui lui avaient été confiées.

On peut affirmer que les cadres se sont sacrifiés et que, sans leur abnégation, l'histoire du régiment pendant ces journées, aurait été plus courte.

 

 

4 septembre

Après avoir passé la nuit à Fraispertuis, le régiment est rassemblé et les réservistes arrivés le 2 septembre sont incorporés dans les compagnies.

A 14 heures, suivant les ordres du Colonel Roulet commandant la brigade coloniale, le régiment devient réserve dans l'attaque par le 5e régiment de St Benoît et s'établit sur la crête de la Frase à l'Est de Jeanménil.

A 15 heures, il s'établit en réserve d'avant-postes, le 1er bataillon sur les hauteurs de Larifontaine, les 2 autres bataillons à la ferme du Haut de Chênes.

Pendant ce mouvement, violent bombardement des positions.

4 blessés - 2 disparus dans les hommes de troupe

 

 

5 septembre

Situation sans changement

Le  2e bataillon dans les tranchées à Larifontaine souffre particulièrement du bombardement.

Le 3e bataillon qui était en réserve à la ferme du haut de Chêne est envoyé à la Haye Banneau en réserve pour soutenir en cas d'attaque le 1er bataillon de Larifontaine.

Le 1er bataillon en réserve à la ferme du Haut des Chênes.

Pertes de la journée :

Hommes de troupe :    15 tués

                                   28 blessés

                                   125 disparus

 

 

 

6 septembre

Même mission et même situation

2 Cies du 3e bataillons remplacent dans les tranchées les Cies du bataillon de Larifontaine extenuées et démoralisées par le bombardement incessant de la veille

Pertes de la journée : Néant

 

 

7 septembre

Même mission, situation inchangée

Pertes de la journée :

                                   Hommes de troupe : 6 blessés

 

 

8 septembre

Situation inchangée

Pertes de la journée :

                                   Hommes de troupe : 7 blessés

Nominations à titre temporaire et pour la durée de la guerre à compter du 7 septembre

(ordre Gal n° 4 du 7 sept. du Gal  Ct le C.A. provisoire)

            Au grade de capitaine

                        Les lieutenants Loustau et Braun

            Au grade de lieutenant

                        Les s/ lieutenants Pailloux, Barailler, Wild

Par ordre n°  du Gal  Ct la 1ère division du C.A.P. en date du 5 sept. et pour compter de ladite date

            Au grade de sous-lieutenants

                        Le sergent major Rossé, le sergent Marchand,

                        les adjudants Gimonet, Régin, Fauvet

 

 

9 septembre

Situation inchangée

Des patrouilles du 6e régiment soutiennent à 10 heures l'attaque du bois d'Hertemeuche par le bataillon Durand du 5e colonial

Pertes de la journée : néant

 

 

10 septembre

Au matin : situation inchangée

L'après midi, bombardement du bois de la ferme du Haut des Chênes

A 17h.30 reconnaissance allemande poussée sur les tranchées du 169e régt d'infanterie (régt de liaison à droite) installées au moulin de Corbé.

Attaque repoussée

 

 

11 septembre

Situation inchangée

Pertes de la journée : néant

Effectif  du régiment à cette date :

            Officiers                      26

            Hommes de troupe      2037

 

 

12 septembre

Avance du corps d'armée provisoire sur Raon l'Etape

Le 6e régiment forme avec le 5e Colonial la colonne de gauche

Cantonnement du régiment à Thiaville où il arrive à 18 heures.

 

 

13 septembre

Cantonnement à Thiaville

Le  1er bataillon est dirigé sur Neufmaisons (9 kil. au N. de Raon l'Etape) pour y former réserve d'avant-postes

 

 

14 septembre

Cantonnement à Thiaville

Reconnaissance de positions défensives sur la rive gauche de la Moselle par des officiers du régiment

 

 

15 septembre

Cantonnement à Thiaville

Exécution de tranchées et organisation défensive de la rive gauche de la Moselle aux environs immédiat de Thiaville

 

 

16 septembre

Cantonnement à Thiaville

Le 2e bataillon est dirigé à 7 heures sur Pexonnes pour s'y établir en avant postes avec un bataillon du 5e Colonial

Le 3e bataillon, seul, reste à Thiaville et continue l'organisation défensive en cours

 

 

17 septembre

Situation du régiment sans changement sauf pour le 3e bataillon dont 2 compagnies vont cantonner à La Chapelle (1k.500 N.-O. de Thiaville)

 

 

18 septembre

Situation sans changement

Nominations au grade de s/ lieutenant à titre temporaire pour la durée de la guerre 

(ordre Gal du Gal  Ct la 1ère division du C.A.P. en date du 18 septembre)

            Les adjudants : Cayrou, Florentin, Henriot

            Les sergents majors : de Pinsun, Dechambe

            Les sergents : Puissachet, Le Formal, Molinier

 

 

19 septembre

Sans changement

Continuation de l'organisation défensive de Thiaville et de La Chapelle

 

 

20 septembre

Sans changement

Pertes du 2e bataillon (Pexonnes) dans la journée du 19 septembre : hommes de troupe : 11 blessés, 5 disparus

 

 

21 septembre

Le 3e bataillon relève le 1er Bon à Neufmaisons.

Le 1er bataillon cantonne à Thiaville où il arrive à 16 heures

Deux Cies du 2e bataillon rentrent de Pexonnes et cantonnent à La Chapelle

 

 

22 septembre

A 0h30, le régiment reçoit l'ordre de former avant-garde et arrière garde de la Brigade Coloniale dirigée sur Badonviller pour y occuper des positions face à l'ennemi signalé en nombre sur l'axe Badonviller-Celles

Le 1er bataillon à la côte 390 près de la Roche aux Corbeaux

Deux compagnies du 2e bataillon organisent des positions défensives à 2 kilom. N.-E.de Raon l'Etape sur le route Raon l'Etape-Neufmaisons. Les 2 autres Cies du 2e Bon  , restées à Pexonnes la veillent se trouvent légèrement aux prises avec l'ennemi.

Pertes de la journée :

            Officiers : s/ Lt Regis, légèrement blessé conserve son comt

            Hommes de troupe      2 blessés

                                               9 disparus

 

 

23 septembre

Situations et positions inchangées jusqu'à 15 heures. A ce moment, engagement de tout le front de la brigade sans résultat décisif.

La 2e Cie du 1er Bon  revient le soir cantonner à Neufmaisons.

 

 

24 septembre

Situation inchangée. Le front Pierre-Percée, Roche des Corbeaux, Fenneviller est toujours occupé par la brigade.

Dans la matinée, bombardement par l'artillerie allemande de Fenneviller, Pexonnes, Neufmaisons.

Suivant ordre du C.A. provisoire, la Brigade Coloniale est relevée de ce secteur et doit être dirigée sur un autre point.

Le 2e bataillon est dirigé sur Bru.

Les 3 compagnies du 1er bataillon en position à la Roche des Corbeaux sont remplacées par des Cies du 97e régt d'infanterie.

Le capitaine Huard victime d'un léger accident est évacué et remplacé dans le commandant du 1er bataillon par le capitaine Braun.

A 21 heures, les 1er et 3e bataillons partent cantonner à La Neuveville (Raon l'Etape).

Arrivée au cantonnement à 23 heures 30.

 

 

25 septembre

A 2h20 du matin l'ordre est reçu de diriger immédiatement le régiment sur Thaon les Vosges où il doit s'y embarquer à 13 h. Ordre transmis au 2e Bon à Bru.

Départ des 1er et 3e bataillons de Neufmaisons à 4 heures.

Arrivée à Thaon les Vosges à 16 heures 30 après une marche très dure de 50 kilom.

L'embarquement du régiment est reporté au lendemain matin. Cantonnement à Thaon les Vosges.

A 19 heures, le 3e bataillon reçoit directement du Q.G. du C. d'A. provisoire à Rambervillers l'ordre de passer au repos la journée du 26 sept. à Thaon et de se rendre le 27 sept. à St Gorgon se mettre à la disposition du C.A. prov. avec un bataillon du 5e Colonial.

 

 

26 septembre

Départ des 1er et 2e bataillons

                        2e Bon  par le train de 2h.24

                        1er Bon  et E.M. par le train de 8h.24

Arrivée à Toul 2e Bon  à 15h.30

                        1er Bon  à 16h.30

Cantonnement des deux bataillons à Lucey

 

 

27 septembre

A 2 h. 40, le régiment reçoit l'ordre du colonel Marchand, Ct  la Brigade de se rendre à Gironville sans délai.

Départ du régiment à 3 h. 30

Arrivée à Gironville à 9 heures

A ce moment l'ordre est donné au Lt Colonel de se porter à l'attaque du village de Loupmont par la côte 253 avec un bataillon, l'autre bataillon restant à la disposition du colonel Comt  la Brigade

Le 1er bataillon est désigné pour mener l'attaque et arrive à la lisière du bois de Besambois [Besombois] et Saulcy à 12h30.

A ce moment, le 2e bataillon est remis à la disposition du Lt Colonel et l'attaque du village de Loupmont commence, appuyée à gauche par le 5e Colonial qui a pour objectif Apremont, à droit par des chasseurs cyclistes et un bataillon du 157e régt d'infanterie.

En raison de la fusillade intense qui part des hauteurs de Le Mont, du village de Loupmont et du bois de Géréchamp, le bataillon est arrêté à la nuit à 200 mètres du village et se retranche.

A 20 heures, l'attaque du village reprend mais sans succès.

La nuit se passe sans incident, le 1er bataillon couchant sur ses positions.

 

 

28 septembre

A 3 heures du matin, l'ordre est donné de reprendre l'attaque.

3 compagnies se portent à l'attaque de la partie ouest du village, soutenues par les feux de 2 compagnies en arrière.

Les compagnies se heurtent à des maisons crénelées d'où part une fusillade très intense et l'attaque échoue de nouveau.

Les hommes regagnent les tranchées, s'y terrent et y passe la journée.

Ces trois attaques consécutives ont couté au régiment de grosses pertes : un chef de bataillon blessé, 3 sous lieutenants tués, 3 sous-lieutenants blessés

Hommes de troupes : 23 tués, 168 blessés, 90 disparus.

A la nuit, sur ordre de la brigade, les compagnies de 1ère ligne du 1er baton  et les 7e et 8e Cies  du 2e Bon  regagnent le bois de Besombois.

Deux compagnies seulement occupent en avant les tranchées de la côte 253.

Partager cet article
Repost0
9 décembre 1972 6 09 /12 /décembre /1972 22:49
 
Ci dessous le scan des quelques pages relatives au parcours d'Eugene dans l'historique du 6e RIC. Je n'en connais pas encore l'auteur. Les passages en caractères gras me paraissent plus particulièrement pertinents.
Les cartes de cette page proviennent de ma collection.

La Chipote
(26 août au 24 septembre 1914)
Le 26, le régiment se rassemble à Saint-Benoît, où des tranchées sont aussitôt creusées sur les hauteurs boisées bordant, 1e village au nord. Vers 16 heures, des troupes d’infanterie en retraite, venant de l’est, traversent Saint-Benoît. Le régiment reçoit l’ordre de s’emparer de la cote 423 (N.-E. du village) et de s’y établir; mais, au moment où ses premières unités s’engageaient dans cette direction, une vive fusillade éclate, partant des maisons à l’est du village, dont les Allemands se sont emparés par surprise. Les 1er et 3e bataillons font face aussitôt, se lancent résolument sur l’adversaire et le poursuivent à la baïonnette jusqu’à la cote 423, où ils s’établissent. Les forces allemandes, qui s’élevaient à une brigade (112° et 142e R. I.), avaient terriblement souffert. Outre de nombreux tués, presque tous à la baïonnette, une cinquantaine de prisonniers restèrent entre nos mains.
 
Les 27 et 28, le régiment reste sur ses positions, soumis à un violent bombardement qui lui cause des pertes sensibles. Le 29, il reçoit l’ordre d’occuper les positions de Larifontaine et, le 31, celles du col de la Chipote, au nord-est de Saint-Benoît. Le 2 septembre une forte colonne allemande, favorisée par le terrain montagneux et la forêt, qui masquent complètement son avance débouche brusquement de la direction de Sainte-Barbe et, après avoir bousculé un bataillon du régiment voisin, essaie d’envelopper le 6e colonial. Le lieutenant-colonel Bordeaux ne dispose à ce moment-là que d’un détachement de 1.100 réservistes à peine encadrés et arrivés le matin même de Lyon. Devant l’imminence du péril, ils sont lancés en avant, et, malgré la fatigue causée par le voyage, réu
ssissent à refouler l’ennemi et à le ramener à ses positions de départ.
 
 

Le Col de la Chipotte

Le 3 septembre, vers 7 heures, l’ennemi reprenait le contact. À partir de 11 heures, l’attaque se fait à coups d’hommes; malgré leurs pertes, les allemands se présentaient par endroits en colonne par quatre devant nos lignes. Le commandant Dussaulx tombe frappé d’une balle au front ; il est remplacé dans son commandement par le capitaine Malafosse, blessé lui-même un quart d’heure après. Vers midi, submergés par le nombre, quelques éléments de tranchées sont enfoncés, les autres, battus d’enfilade et pris à revers, doivent peu à peu être évacués. Les hommes luttèrent tout la journée avec une farouche énergie contre des troupes très supérieures en nombre et sans cesse renouvelées; enfin, après une résistance acharnée dans la soirée, les troupes se replièrent petit à petit en combattant, sans relâche jusqu’au Haut-des-Chênes, où avait lieu un premier ralliement. Le 4 septembre, le régiment est rassemblé dans la région de Larifontaine - ferme Haut des Chênes - où il est soumis à un violent bombardement pendant plusieurs jours.
A ce moment, les conséquences de la victoire de la Marne se font sentir. Le 12 septembre, le régiment avance dans la direction de Raon-L’Etape. Le 13, il est à Thiaville et, le 16, ses avant-postes sont à Pexonne. Le 22, léger engagement sans résultat ; le 23 un nouvel et violent engagement est livré sur tout le front de la brigade sans résultat décisif.
Retiré du front le 25 septembre, le régiment s’embarque à Thaon-les-Vosges pour la Woëvre.
Au cours des combats de La Chipote les pertes du régiment ont été sensibles. Parmi les tués nous relevons les noms suivants
Les capitaines Gros, Guyon-Vernier ; le lieutenant Bon; les sous lieutenants Jaudeau, Lecureux, Le Franc, Demoulin.
Les adjudants Enaud, Gimonet, Sarles; le sergent-major Le Meur, les sergents Delorme, Mougenot, Rebout
Les caporaux Cherpaz, Borgne, Fichet, Guignet, Monnet, les soldats Antonioz, Abbressard, Abjean, Brochard, Bresse, Berthet, Belluard, Busso, Bichon, Bernard, Boissière, Barreaux, Chaucelade, Chadier., Carrot, Chevallier, Clert, Dazaud, Dufresne, Denamiel, Emery, Fougère, Girard, Godillot Geat, Gerente, Guedon, Guillo, Guignon, Gibert, Gagnepain, Gire, Giraud, Gallay, Jigouzo, Jouve, Kerever, Moulin (P.), Moulin (J.)Mallet, Montelimard, Maréchal, Moulins, Millie, Picard, Pignet, Padovani, Pommerole, Pochelon, Pellerin, Perard, Romeuf, Rouchet, Roumignier, Souron, Seguinaud, clairon, Tourton, Thomas, Vivier, Viadaluan, Vigne, Vidaleine, Vidaleur, Voirien, Vernaz, Xavier. .


II — WOEVRE .
[Brigade colonel Marchand (1er bataillon du 27 septembre au 11 novembre 1914; 2° bataillon du 27 septembre au 1° janvier 1915).]
Débarqué à Toul dans la soirée du 26 septembre, le 6e colonial est aussitôt dirigé sur Gironville, où il reçoit l’ordre d’attaquer le village de Loupmont sans délai. Du 27 septembre au 11 octobre, une série d’opérations est menée contre Loupmont.

La rue de Loupmont après la bataille,
les maisons ont été reconstruites depuis quasiment à l'identique
carte postale allemande envoyée en 1915
(n° 77, Verlag Willy Koehler, Metz, coll. auteur)


La rue de Loupmont en 2004
Les maisons sont toujours là...
(cliché E.M.)

A chaque fois, une fusillade intense partant des hauteurs de Le Mont, du village de Loupmont et du bois de Giréchamp enraye la progression et oblige nos troupes à se retrancher à une centaine de mètres du village. C’est le commencement de la guerre de tranchées. Pendant un mois, le régiment occupe ce secteur et l’aménage.  
 

Les gars de l'autre coté de la colline...
(n° 7°, Verlag Willy Koehler, Metz, coll. auteur)
Les attaques de Loupmont avaient coûté au régiment 8 officiers et 569 hommes hors de combat, parmi lesquels nous mentionnons :
Les sergents Joannest, Saint-Hilaire, Odéon, Pinet, Tissot.
Les caporaux Authomani, Bonnez, Boursaud, Clément, Chamot, Dottori, Dujon, Fayolle, Girardot
 
Les soldats Angenieux, Alviset, Bautejac, Bourgeois, Boggio, Bazin. Bessard, Boccala, Berger, Cusin, Chabroux, Cellier, Chardon, Cambourieux, Dumolard, Delfon, Delpoux, Delavaud, Deconche, Dupaz, Dinnier, Fayolle, Franc, Faure, Fontaine, Fageolles, Hall, Jouve, Jacquet, Lambert, Le Dal, Moulin, Morel, Marion, Martin, Mautran, Mugnier, Plouzane, Perret, Paillet, Rey, Richard, Riondet, Roderon, Raynaud, Sihoan, Tocalan, Vigouroux, Vaudray, Vernat, Vialcollet.
Partager cet article
Repost0
9 décembre 1971 4 09 /12 /décembre /1971 14:05
EN CONSTRUCTION 
 
 
Contexte
 
Après la bataille de la Marne, le haut commandement allemand décide de pénétrer les Hauts de Meuse afin de tourner Verdun. Il envoie alors trois corps d'armée vers Saint Mihiel (le Ve Prussien, le IIIe Bavarois et le XIVe Badois). Le 24 septembre, Saint Mihiel est pris par les Bavarois.
 
Le haut commandement français décide alors de transférer certaines des divisions employées dans les Vosges pour contre-attaquer. La 2e brigade coloniale fait partie de ces troupes, au sein de la division Vassart. Voir le site du Chtimiste pour plus de précisions sur la bataille des hauts de Meuse et la Woëvre.
 
Montée au front
 
L'historique du 6e RIC nous apprend que le régiment débarque le 26 au soir à Toul. Il est dirigé immédiatement vers Gironville d'où partent les attaques des positions allemandes, situées vers Apremont et Loupmont.
 
La montée en ligne est longue. On en retrouve une évocation dans les « Carnets de campagnes » écrit par Pierre Michelin, alors commandant à titre provisoire d'un bataillon du 157e R.I. Son bataillon est également débarqué le 26 septembre à Toul mais au petit matin et il décrit alors la marche vers Raulecourt (qui se trouve à une distance de l'ennemi équivalente à celle de Gironville).
La marche est longue. Au milieu du jour la chaleur surprend, il y a des trainards ; dans certaines unités, des hommes s'arrêtent par groupes, contre qui les rangs ordonnés invectivent au passage.
 
Il y a la fatigue, naturellement ; il y a aussi la présence d'un renfort important de classes anciennes qui craignent de se casser.
Pour mémoire, on rappellera que le parcours de Lucéy à Gironville représente à peu-près 20 kilomètres, et qu'il faut encore compter une dizaine de kilomètres entre Gironville et Loupmont.  Le JMO indique que le 1er bataillon du 6e RIC est dirigé à l'attaque de Loupmont à 12h30. Le 6e RIC aura été moins chanceux que le 5e RIC : celui-ci aura une journée ou presque de repos après le train : embarquement le 25 septembre à 23h à Thaon, arrivée à Toul à 6h15, le 26 Cantonnement à Lagney à 10h15 et départ le 27 septembre à 4h pour Gironville, à 9h30, ils sont en route sur Apremont.
 
Imaginons un instant ces soldats du 2e bataillon du 6e RIC, déjà vétérans des durs combats de la Chipotte, usés par l'engagement au col de la Chipotte puis vers Pexonne, ayant pour certains combattus le 22 et le 23, qui doivent maintenant enchainer 30 km de marche pour rejoindre de Brû la  gare de Thaon, un trajet en train d'une douzaine d'heures (2h24 à 15h30 nous dit le JMO) puis marcher environ 19km de Lucey à Gironville avec le carré d'as au dos. L'épisode de la rencontre d'Edouard Deluermoz le prouve, le moral n'est pas élevé, ils ont peur de cette boucherie sans fin.
 
Les voilà donc en ce matin du 27 septembre, en terrain entierement découverts face à des positions naturellement favorables pour les allemands.  Quelle peur devait alors tenir ces pères de famille, réservistes agés de plus de 30 ans, avec une quinzaine d'officiers pour commander un régiment ! Mais ils sont tous montés à l'assaut.
 
Quelle chance avaient-ils ? Le terrain entre Gironville est plat, dégagé et couvert d'étangs et de marais. Les allemands sont retranché à Loupmont, appuyés par leur artillerie sur le Mont, et tiennent le bois de Guéréchamp pour un feu croisé sur les assaillants.
 
On voit sur ce cliché récent Loupmont et derrière, le Mont depuis la route et la côte 253, le départ de l'assaut du 27 septembre, à 1,5km de l'objectif.
 


Loupmont en novembre 2004
Le croisement vers la cote 253

 
 
Sur la carte dite d'état major de Commercy (EM 52), dont un extrait figure ci-dessous, les relévés de niveau montrent que l'on oscille partout entre 239 et 253 du village Gironville, à la route qui mène d'Apremont vers l'Est. Ce sera devant ce point, la cote 253, que le 6e RIC se retrancha à partir du 27 septembre, avance ultime avant la guerre de tranchées.
 

 
Sur cette photo, on voit quelle position redoutable Loupmont et le Mont pouvait constituer, dominant l'ensemble de la plaine d'où attaquaient les français. 
 

Loupmont et le Mont - 1915 ?
in Zwischen Maas und Mosel

 
Le 28 septembre, les allemands contre-attaquent par Apremont. Le JMO et l'historique du 5e RIC montrent que l'offensive débute à l'aube et, vers 6h, les allemands, débouchent par le ravin de Varneville et débordent les tranchées françaises qu'ils prennent à revers. L'attaque est accompagnée d'une intense préparation d'artillerie. Les tranchées françaises du 6e RIC, à la cote 253 sont sous le feu direct de l'artillerie lourde ennemie. Le JMO du 6e RIC ne mentionne pas l'attaque allemande, mais au contaire une nouvelle attaque de trois compagnies du régiment vers 3h du matin sur l'ouest de Loupmont.

Loupmont.jpg

Une autre vie de la rue principale de Loupmont pendant la guerre

(Collection particulière)

Faisant partie d'une des compagnies de première ligne (la 7e du 2e bataillon), c'est très probablement  dans les lieux dits actuels du Chêne, des Lochères ou du Breuil qu'Eugène succombera: où exactement ? Dans la tranchée à 200 mètres du village? Quand ? Personne ne le sait plus aujourd'hui à ma connaissance.
 
La lecture des historiques des régiments allemands engagés les 27 et 28 septembre dans le secteur montre que Loupmont était en fait défendu par un dispositif assez léger, une compagnie du 21e régiment d'infanterie bavaroise avec en appui le train d'artillerie du Lieutenant de réserve Toennishen du 10é régiment d'artillerie de campagne bavarois.
 
Le 21e régiment d'infanterie bavarois a fort à faire pour contenir l'assaut de deux régiments français, le 163e RI sur le bois de Géréchamp et la Haute Charrière et le 6e RIC sur Loupmont (l'un au nord/est, l'autre à l'ouest de l'étang de Vargévaux.
 
Le 10e régiment d'artillerie de campagne couvre quant à lui Le Mont (à partir du 28 au matin) et le Montsec et le Gratin.
 
Ces régiments se battaient depuis déjà une dizaine de jour dans la pousée allemande vers Saint Mihiel.
 
Partager cet article
Repost0
1 janvier 1970 4 01 /01 /janvier /1970 01:00
http://ecole.nav.traditions.free.fr/celebres/DUSSAULXJulesXavierEmile.jpg

La fin d'Emile Dussaulx est assez triste et je voudrais qu'il sorte un peu de l'oubli, lui aussi.

Pour moi, son histoire est partie de là, à la date du 12 septembre des carnets du médecin aide-major Gautier, du 3e bataillon du 163e Régiment d’Infanterie (Merci Eric !)

« Nous sommes passés par Larifontaine criblé de trous d’obus et arrivons à St-Benoît. C’est ici l’image de la guerre dans toute son horreur : des combats acharnés s’y sont livrés. Tout est brûlé, l’église n’existe plus. Ce ne sont que ruines fumantes. Des cadavres carbonisés gisent partout ; l’un d’eux, celui d’un soldat allemand, gît au seuil d’une maison, transpercé par une baïonnette française encore fichée dans le corps. Nous découvrons le cadavre d’un commandant d’infanterie coloniale, abandonné dans une ferme et déjà noir et boursouflé. Le spectacle est hallucinant. Ce désert dans lequel nul n’a pénétré depuis plus de deux jours est peuplé de cadavres »

Hors ce cadavre ne peut être que celui d'Emile Dussaulx. Les historiques de régiment (5e et 6e RIC) nous disent que le seul autre commandant d'infanterie colonial tué à ce moment là est le Commandant Marie Emile Demarque. Mais celui-ci est décédé à l'hopital, comme le montre sa fiche Mémoire des Hommes. Le Commandant Dussaulx est bien mort sur le terrain le 3 septembre 1914, sa fiche le confirme. Il faudra la victoire de la Marne et 9 jours pour qu'on le retrouve...

J'ai depuis recherché ce nom sur internet, et je l'ai retrouvé... grâce à Google, sur le site de l'Harmattan.

Dussaulx était un colonial, un vrai d'Afrique, et qui a écrit de nombreuses lettres du Soudan lorsqu'il était jeune officier. « Œuvre d'un officier inconnu écrivant jour après jour aux siens, sans souci de publication, il laisse percer une sincérité et une spontanéité inhabituelles» dit la notice... C'est un livre passionnant sur la vie quotidienne d'un soldat seul dans un poste éloigné, à 80 kilomêtre du plus proche français, effectuant les tâches administratives les plus variées, luttant contre serpents et maladie et, surtout enviant la gloire de ses camarades à Madagascar.

Il repose désormais non loin de là où il est tombé, à la nécropole nationale "SAINT-BENOIT-LA-CHIPOTTE", tombe N° : 924.

Une rue à Xirocourt (54740), son village, situé à 50km de la Chipotte, porte aujourd'hui son nom.

Partager cet article
Repost0
9 décembre 1969 2 09 /12 /décembre /1969 23:00
EN CONSTRUCTION
 
Après la bataille de la Marne, les armées allemandes se repositionnent. Le groupe d’armées von Strantz reçoit la mission d’occuper les hauteurs de la Meuse au sud de Verdun et d'y percer le front français.
 
Le troisième corps d’armée bavarois est assigné à ce groupe d’armée et va servir de fer de lance à l’offensive vers Saint Mihiel.
 
Le 23 septembre, le 21e régiment d’infanterie bavarois (K.B. 21 I.R.) occupe la route entre Loupmont et le Montsec et le bois de Géréchamps. La position s'étend sur six kilomètres, Le IIe bataillon est sur Le Mont et Loupmont. Le IIIe entre Loupmont, Le Montsec et le Bois de Géréchamps. La 7e compagnie occupe Loupmont et enferme tous les hommes dans l'église, à charge pour les femmes de les nourrir (historique du 21e régiment d’infanterie bavarois Erinnerungsblätter deutscher Regimenter, Bayerische Armee, Band 57, par le General Major a. D. Karl Reber, commandant du régiment du 10 septembre 1914 au 5 février 1917, Munich 1929). A gauche le K.B. 14 IR, à droite, sur Apremont, le K.B. 7 I.R.
Le 24, les troupes allemandes bousculent les français et atteignent Saint Mihiel. Renforcé de 5 officiers et de 96 hommes de la réserve, le régiment compte 50 officiers et 1800 hommes.
 
Le 25, ils sont attaqués par une reconnaissance du 20e régiment de chasseurs à cheval, qui perd un officier dans l’affaire.
 
Le 26 le soleil ne dissipe le brouillard que vers 12h. Le régiment subit quelques assauts qu’il repousse.
 
Le lendemain, sous un soleil radieux, dès la pointe du jour, les avant-postes voient se profiler l’attaque des français qui tentent d’avancer en se dissimulant comme ils peuvent dans le terrain découvert. Le feu du régiment les repousse vers Bouconville. Le régiment fait des prisonniers qui appartiennent au 163e régiment d’infanterie, à peine débarqué de Toul, dont un capitaine de Nice (Marcel Pagnol fut incorporé à ce régiment en décembre 1914). Le résumé de l'historique montre l'étendue des pertes françaises
Le 26 septembre, le Régiment attaque au sud de Raulencourt. Après quatre jours de combats d'une extrême violence, où il perd 600 hommes et 15 officiers, il atteint le Bois de Gerechamp, et s'installe à la lisière sud. Il a progressé de six kilomètres.
L’attaque se renouvelle vers midi, probablement cette fois avec le 6e RIC attaquant sur Loupmont. Le 21e régiment retranché à la lisière du bois, essuie le feu des shrapnells et grenades, mais tient bon. Les pertes sont sévères dans le IIIe bataillon notamment.
 
Le 28, le régiment, cette fois-ci appuyé de l’artillerie, repousse les attaques contre Le Mont. L'effort est terrible, comme en témoignent les pages 63 à 65 de l'historique du K.B. 10. F.A.R., (Erinnerungsblätter deutscher Regimenter, Bayerische Armee, Band 81, par l'Oberleutnant a. D. Georg Kalb, commandant du régiment entre 1917 et 1918, Munich, 1934)traduites ci-dessous (difficilement...). J'invite les germanophones à consulter le texte original et à me faire part de leurs suggestions.
 
Le train du Lieutenant Toennieshen gagne une mention particulière pour ce jour-là et les précédents.
 
Du 28 septembre au 2 octobre, le train fut assigné à la 8ème compagnie du courageux capitaine Kohlmann du 21ème régiment d’infanterie. Cette compagnie occupait de ses faibles forces le village de Loupmont et subissait de fortes attaques de l’ennemi depuis le secteur de l’Etang de Vargévaux. Le train Toennieshen devait lui assurer un soutien d'artillerie et pour ce faire, se positionner sur la pente raide au nord-ouest de la place. Rien que la manière dont cette position a été installée doit être soulignée. La forêt dense et le manque de route carrossable à travers Le Mont ne permettaient pas de hisser les canons par les crêtes de la montagne. Aussi devait-on utiliser la route au sud passant par endroits devant la position de notre propre infanterie. Dès que l’obscurité fut tombée, le train partit de Varneville pour le dangereux voyage. Les hommes avançaient à coté des canons le révolver au poing, s’attendant à chaque instant à tomber sur une patrouille ennemie qui aurait pu sans effort abattre les attelages. Toutefois, après une marche sans incident le train arriva à Loupmont. Alors commença pour le Lieutenant Toennieshen et ses deux canons un épisode brillant de soutien d'infanterie.
 
De sa position dans un verger au dessus du village, dans une pente si raide que les canons devaient être attachés aux arbres derrière eux pour ne pas glisser au bas de la pente, il su d’une part obtenir une tel effet sur les tranchées ennemies et les positions d’artillerie fonctionnant la nuit, que l'adversaire ajustait bientôt ses tentatives d'attaque contre le village et, avec le jour, les hauteurs. D’autre part, il réussit à protéger son matériel et ses hommes du feu ennemi grâce au changement régulier de position des canons et un retrait a propos des pièces sous le proche couvert, tout en restant disposé à l’action. Ainsi, le train Toennishen était l'appui et le [Bertrauen] aux faibles forces de la compagnie du courageux Kohlmann, malgré toute l’étendue du secteur. Mais [Bertrauen um Betrauen] et le train tint aussi inébranlable dans sa position car le bois infranchissable interdisait tout retour à travers la montagne et aussi car quand les Français lancèrent encore de furieuses attaques de nuit contre la mince ligne du 21e et percèrent par l’effet de leur courage vers les canons qui leur faisaient tant de mal, alors que résonnait tout prêt du verger la voix de leurs chefs " En avant ! Montez là haut, prenez les canons!" et "Vous n'avez pas de courage ! Prenez les canons ! ", le capitaine Kohlmann rassemblait ses derniers 20 hommes et criait d’une voix perçante dans la nuit "Premier bataillon à droite, 7e et 8e compagnies. à gauche, marchez, marchez, hourra!" et rejettait à nouveau l'adversaire du village.
 
Dans cette fraternité d’armes, les deux petits détachements d’infanterie et d’artillerie ont monté la garde sur Le Mont.  Quand dans la nuit du 2 au 3 octobre, le train Toennieshen s’en est reparti par le même chemin que celui par lequel il était arrivé, entre amis et ennemis pour rejoindre sa section, il avait la joyeuse conviction d'avoir réalisé brillament le devoir des artilleurs, c’est-à-dire un infaillible soutien à l’infanterie. Il emportait vers son régiment les mots de vif remerciement des officiers et des soldats de la compagnie Kohlmann.
 
Le train du lieutenant Toennieshen n’enregistra que quatre blessés pendant la durée de son engagement malgré le feu violent, presque constant, jour et nuit, de l'artillerie et de l'infanterie ennemie. C'était aussi l’œuvre du médecin supérieur Dr. Reinmoeller, de la section II./10, qui est intervenu depuis les crêtes de Le Mont et, avec ses hommes, a permis le retrait des blessé du feu.
 
Du train Toennieshen se sont particulièrement distingué par leur comportement courageux à côté de leur brillant chef Einj. Uffz. Maner et Leon, Uffz. Schwarzbed, Gefr. Haffner et Huettel, Kanonier Pongratz et Stein et conducteur Brather, tous de la 4ème batterie.
 

Le départ vers le front du KB 10 FAR d'Erlangen en 1914
in Erlangen und seine Garnison 1868-1918 par Diethard Hennig
On voit au premier plan un train d'artillerie.
Le cavalier à l'arrière plan, indiqué par une croix, est le Capitaine Ernst Rinecker, commandant la 5e batterie, décédé le 10 octobre 1914 des suites d'une blessure à la tête reçue le 1er octobre 1914 dans l'après midi lors de la préparation
d'une attaque française sur Loupmont

L'historique du 21e régiment témoigne même d'une certaine sympathie pour les soldats français tombant par dizaine devant leurs lignes. Il cite même (page 54) un prisonnier du 6e RIC qui témoigne en ces termes : 
Wir sind erst am 27. aus den Vogesen hierhergekommen, müssten angestrengt marschieren und bekamen zwei Tage nichts zu essen. Fast alle unsere activen Offiziere sind gefallen.
 
Nous sommes arrivés ici des Vosges le 27 et avons dû marcher immédiatement, sans avoir rien mangé depuis deux jours. Presque tous nos officiers d'active sont tombés.
L'historique indique en outre que les assauts français échouèrent à 600 mètres de Loupmont.
 

Les positions françaises vue depuis l'ouest du Mont
in Die Geschischte des K.B. 6 Feldartillerie Regiments par Heinz Uhl, Thüringen 1931
On voit très bien sur ce dessin la première partie de la zone découverte que les français on du traverser pour attaquer Loupmont (qui est masqué et serait à gauche)

 
Plus d'information sur le lieutenant Toennishen ici
 
Le capitaine Kohlmann du 21e ne survécût pas à cette bataille, succombant le 7 octobre 1914 à Bois Brulé. Il repose désormais au cimetière de Saint Mihiel.
 
Partager cet article
Repost0
9 décembre 1917 7 09 /12 /décembre /1917 17:27
Ajoutez votre commentaires ci-dessous
Partager cet article
Repost0